Comprendre nos émotions c'est faire de chacune d'entre elles une alliée pour être dans une interaction ajustée avec le monde qui nous entoure.
Un peu de biologie pour commencer !
Nos émotions n’apparaissent pas par hasard, elles sont le fruit du fonctionnement fantastique de notre cerveau. Elles agissent tel un signal d’alarme lorsque nous sommes impacté.e.s par un évènement qui met à mal notre équilibre.
Notre corps et notre esprit conservent alors en mémoire un souvenir de cet épisode dans une logique de survie. Ce souvenir va entraîner une pensée, une sorte pop-up, qui apparaît soudainement et disparaît aussi vite.
C’est cette pop-up qui déclenche l’émotion, cette dernière génère un comportement particulier face à une situation donnée.
Je te donne un exemple !
Nos ancêtres les hommes des cavernes, ont rapidement compris que lorsqu’un mammouth pointait le bout de son nez, il valait mieux courir se planquer dans une caverne s’ils ne voulaient pas se faire piétiner.
L’émotion en jeu dans cet exemple est bien la peur, celle de se faire tuer par cette grosse bestiole, qui entraîne une pensée, la pop-up, « Je vais me faire piétiner !! », qui entraîne une réaction de fuite. Le besoin de notre homme des cavernes était d’être en sécurité.
Maintenant que tu as compris comment fonctionne une émotion, nous allons regarder de plus près les quatre émotions primaires que sont : la colère, la peur, la tristesse, et la joie.
Nos émotions primaires : la colère
Comprendre pourquoi lorsque tu es en colère, tu agis parfois de manière impulsive, peut t'aider à prendre du recul sur la situation, à avoir une réaction plus sage et ainsi ne pas être confronté.e à des retombées négatives.
· Les manifestations physiques de la colère
Ton rythme cardiaque s’accélère, tes joues voire ton décolleté sont rouges, ta mâchoire se serre, le ton de ta voix est agressif.
· Les raisons de la colère
Ta colère se manifeste lorsque tu fais face à une agression, une frustration ou un désagrément. Par la colère tu exprimes ce qui te blesse ou te dérange.
· Le besoin à combler en situation de colère
Tu as besoin d’être :
- Reconnu.e dans ce que tu fais,
- Reconnu.e pour la personne que tu es,
- Valorisé.e,
- Aimé.e.
Bonus ! Petit exercice à réaliser pour laisser s’exprimer ta colère
Parfois il est nécessaire de pouvoir laisser s’exprimer ta colère. Toutefois, pas question pour autant de te défouler sur le.la premier.e venu.e !
Tu peux cependant laisser parler ta colère sur le papier, sans crainte de blesser quelqu’un ou de te blesser.
Prends un papier, et écris tout ce qui te passe par la tête. Peu importe le style, l’orthographe, les fautes de grammaire, de syntaxe, on s’en fiche ! Libère toute ta colère sur ton papier, ne te mets pas de barrière, tout se passe en huit clos, entre le papier et toi.
Lorsque tu as fini, tu dois te sentir plus léger.e comme si un poids s’était envolé. A ce moment-là, tu peux froisser le.s papier.s retraçant ta colère et les brûler.
Si tu sens après cela que la colère est toujours active, tu peux répéter l’expérience, jusqu’à te sentir apaisé.e. Sérénité garantie !
Nos émotions primaires : la peur
Comprendre pourquoi lorsque tu as peur de te faire sermonner par ton manager, tu rejettes l'erreur commise sur ton collègue, peut t'aider à prendre confiance en toi, à te responsabiliser et ainsi à affronter la situation avec assurance.
· Les manifestations physiques de la peur
Tu as une boule au ventre, tu es agité.e, tu respires fort, tes mains sont moites, tu es tremblant.e.
· Les raisons de la peur
Ta peur se manifeste pour te mettre en garde contre un danger, qu’il soit réel ou perçu.
· Le besoin à combler en situation de peur
Tu as besoin d’être rassuré.e, de te sentir en sécurité.
Bonus ! Petit exercice à réaliser pour apprendre à affronter tes peurs
Installe-toi au calme dans un endroit où tu n’as pas l’habitude de te poser, tu évites donc le bureau où tu télétravail, ton lit ou encore le canapé où tu regardes tes séries préférées. Tu te munis d'un cahier, d'un stylo et d’un chrono. Tu te mets ce dernier sur 5 minutes et tu vas te lancer dans l’écriture d’une situation qui génère de la peur chez toi. C’est le scénario du pire.
Tu donnes le plus de détails possibles sur les lieux, sur l'évènement en tant que tel, ce que tu ressens, etc. Puis, tu reprends les éléments écrits un par un et tu imagines de nouveau ce qui pourrait arriver de pire pour chacun d'eux, tu couches tout cela sur le papier.
Lorsque le chrono sonne, tu fermes le cahier, le ranges. Tu recommences l'exercice le lendemain et les jours suivants jusqu'à être à court de détails.
N'hésite pas à mettre tous les détails, même ceux qui te semblent les plus farfelus ou irréalistes. Affronter tes peurs par le biais de l'imaginaire, dans un cadre connu et sécurisant, est un très bon premier pas pour te préparer par exemple à un changement.
Nos émotions primaires : la tristesse
Comprendre pourquoi lorsqu’on te fait des reproches, tu es triste et tu préfères alors afficher un sourire et garder le silence, peut t'aider à oser prendre la parole et ne pas subir la situation.
· Les manifestations physiques de la tristesse
La tristesse se manifeste parfois par des pleurs, un manque d’appétit, un repli sur soi. Tu peux également avoir la sensation d’être vide de toute énergie.
· Les raisons de la tristesse
Ta tristesse se manifeste lorsque tu es confronté.e à une perte (d’un être cher, de sens par ex.), à une déception ou encore lorsque ton souhait du moment est insatisfait (ton RH te refuse ta mobilité par ex.).
· Le besoin à combler en situation de tristesse
Tu as besoin d’être rassuré.e, entendu.e et de renouveau (avoir un job qui fait sens pour toi par ex.).
Nos émotions primaires : la joie
Comprendre pourquoi tu es joyeux.se, dans une situation donnée, va t’apprendre à mieux identifier ce qui te fait du bien, ce qui nourrit tes besoins, tes valeurs. La joie va t’encourager à passer à l’action.
· Les manifestations physiques de la joie
La joie se manifeste par de l’excitation, une sensation d’ivresse ou encore de l’inspiration. Ton corps a tendance à « aller vers » : une nouvelle gorgée de vin, envie de toucher le bras de l’autre pour lui faire partager ta joie par exemple. Tu peux pousser des cris de joie voire pleurer de joie parfois, tu ris, tu souris, tu frappes parfois dans tes mains de joie.
· Les raisons de la joie
La joie te montre que tu es en phase avec ton environnement. Tu es joyeux.se parce que tu es dans une situation de réussite ou de satisfaction. La joie te donne de l’énergie, de la motivation et accroît ainsi ta confiance en toi.
· Le besoin à combler en situation de joie
Tu as besoin d’être te sentir en vie, d’être heureux.se. Tu as un désir de plénitude, de bonheur, d’aise.
Bonus ! Petit exercice à réaliser lorsque tu es joyeux.se
La joie est fugace alors pour qu’elle ne s’envole pas, je te propose de consigner quotidiennement dans un petit carnet tous les petits riens quotidiens qui se présentent à toi.
Qu’est-ce qu’un « petit rien » ?
Un petit rien, c’est un cadeau inopiné de la vie : le sourire de notre enfant le matin au réveil, le chant d'un oiseau, l'odeur de la terre mouillée, un bonjour échangé avec un.e inconnu.e... Ces petits riens, ils nous donnent le sourire, nous réchauffent le cœur, bref ils nous procurent de la joie !
Pour ne pas oublier ces moments de joie, les faire revivre quand tu es face à une situation difficile, tu peux sortir ton petit carnet et te reconnecter à tous ces petits riens. Sourire garanti !
J'espère que la lecture de cet article t'aura permis d'en savoir un peu plus tes émotions et sur tes besoins. Si tu as envie d'un peu de lecture sur le sujet, je peux te conseiller les deux ouvrages ci-dessous :
Aimelet-Périssol, C. (2009). Comment apprivoiser son crocodile, écoutez le message caché de vos émotions pour progresser sur la voie du bien-être. Pocket.
Aimelet-Périssol, C. & Aimelet, A. (2019). Ma bible des émotions. Leduc.s pratique.
Enfin, si tu as des questions sur le sujet, n'hésite pas à me contacter, je répondrai à tes interrogations avec plaisir !